Pêche électrique sur le Liauron 9/9/2015

Pour connaître le peuplement piscicole du Liauron à  "La Tuilière" sur la commune du Plagnal et à  la demande du CENRA (conservatoire d'espaces naturels Rhône-Alpes) qui est gestionnaire de cette tourbière, la fédération de pêche 07 a organisé une pêche électrique.
"Le ruisseau coule au milieu des joncs et en bordure de la boulaie à sphaignes qui est un habitat naturel remarquable et rare et qui constitue l'enjeu de préservation principal de  ce site."

Pour nous pêcheurs, cette vaste tourbière a un grand intérêt, elle stocke l'eau au printemps et la restitue lentement en été, c'était particulièrement intéressant lors de cet été 2015 très sec.




Le ruisseau coulait bien, les herbiers étaient bien développés, ça promettait une belle pêche électrique.


Mais malgré l'application des techniciens de la fédé 07, la pêche a été très médiocre en truites.


Maintenant, on sait au moins que le peuplement n'est composé que de truites, pas de petits poissons d'accompagnement.





Le ruisseau coule au milieu des joncs et on a du mal à avancer sans s'enfoncer !

L'eau est de très bonne qualité car les tourbières ont la particularité de filtrer et d'épurer l'eau.

D'ailleurs l'eau était bien fraîche 8°...

Nous sommes en altitude 1200m et cette nuit il a gelé blanc !



Le milieu est riche en espèces remarquables

et c'est un  paradis pour les grenouilles.

 

 

Première espèce de grenouille : la verte !

( pas spécialiste en grenouille !)



Puis la rousse !



Les seaux ne se remplissent pas vite en truites.



Au total, une quarantaine de truites pour une pêche de 400m environ, les plus grosses autour de 16 cm et de rares alevins de l'année.



 

 

Le ruisseau est pourtant magnifique avec des mottes d'herbes qui offrent de nombreuses caches  aux truites !

 

Cette tourbière est aussi remarquable car elle n'a pas été trop touchée par les travaux humains, peu de drainages par exemple. Seules des vaches parcourent ce milieu.



En bordure de forêt, quelques cèpes ont profité de l'humidité pour pousser.

Nous descendons 100m à l'aval du pont qui marque le début de la pêche électrique. Il devait y avoir un ancien moulin.

 

 

Enfin, nous capturons une truite adulte, une femelle à voir son ventre rebondi.


Une belle robe très claire avec des reflets violacés.





Le berger du Brouzet surveille toute la tourbière.



Les habitantes estivales de la tourbière.

Pourquoi aussi peu de truites ?


Un essai d'explication qui n'est pas une certitude.

Les pêcheurs locaux de têtes de ruisseaux d'altitude ont remarqué une raréfaction, voire une disparition des truites sur ces têtes de ruisseaux...

Peut être faut-il y voir les effets du fort gel de février 2012 couplé à des eaux très basses ?



Voilà à quoi ressemblaient les ruisseaux en février 2012 : 15 jours de gel très fort avec des eaux très basses ont fait que la glace est parfois descendue jusqu'au fond piégeant les truites.

 Au point que mêmes les œufs pourtant enterrés dans le gravier avaient  gelé.

 

Les truites qui avaient la chance d'être dans des trous ont survécu pour les autres...


Petit à petit, les truites remonteront dans ces zones où elles ont disparu sauf s'il y a des seuils infranchissables.

 

 

Cascade pétrifiée comme les truites qui étaient dessous.


Dans 3 ou 4 ans, on refera à l'occasion une pêche électrique à la Tuilière pour voir si cette population de truites, faible pour l'instant s'est développée ou a stagné.


Si on retrouve à peu près la même population,  c'est que le facteur limitant est l'étroitesse et  la pauvreté en nourriture du milieu...


Quand on voit ce ruisseau au printemps, on ne peut qu'être optimistes.

Soyons patients, la population de truites va augmenter !