Régulation du cormoran 2018 / 2019

 

 

 

Pour cette campagne 2018/2019, il faut noter un accroissement du quota qui passe de 25 à 40, ceci pour les trois cours d'eau :

Allier, Loire et Borne .

 

Remerciements à la DDT 07.

 

 

Un premier problème récurrent est que les cormorans étaient déjà là, dès le mois de septembre et la régulation n'a commencé que vers le 30 octobre un peu après la parution de l'arrêté préfectoral.

 

 

 

Tableau qui résume la campagne de régulation pour l'aappma de St Etienne de Lugdarès.

Remercions les 6 tireurs qui selon leur temps disponible ont participé à la régulation.

 

Pour les 6 tireurs, la régulation  représente environ 250h au bord de l'eau, sans compter les heures de repérage...

 

Sur la Loire, c'est un autre tireur qui officiait.

 

 

 

Photo du 27/10, on voit les arbres déjà bien blanchis par les cormorans. Il est déjà trop tard pour ces poissons !

 

 

Toujours le problème inquiétant de la prédation avant la reproduction des truites. Ce cormoran n'a pas seulement mangé 3 truites mais il a aussi détruit toute la ponte.

 

Sans alevins, une espèce ne peut se développer !

 

 

 

 

 

 

On voit la queue de la truite qui dépasse encore du bec du cormoran, il vient juste d'avaler un sacré poisson !

 

( suite ci-dessous)

Lors de la fraie, les truites sont moins méfiantes, préoccupées d'assurer leur descendance et elles sont donc plus vulnérables aux prédateurs.

Ici, le "record" de prédation de l'an dernier est malheureusement battu avec ce poisson de 38cm !

 

 

Très jolie image de gel au bord de l'Allier qui illustre la difficulté pour les tireurs de rester quelques heures sans bouger dans les affûts !

 

 

Cormoran régulé et posé sur la glace. Le froid n'a pas l'air de leur poser de problèmes insurmontables sauf bien sûr si toute la rivière est gelée ce qui est tout de même très très rare.

 

 

Les chevesnes ont payé un lourd tribu à la prédation du cormoran.

 

Chevesne et truite à moitié digérée

 

Encore un chevesne, pour l'instant il reste quelques très gros chevesnes qui arrivent à perpétuer l'espèce mais les chevesnes entre 20 et 40 cm sont devenus très rares.

Cette taille, de moins de 40cm, était celle des vandoises qui ont malheureusement complètement disparu en quelques années.

 

 

Chevesne toujours et ce qui semble être un gros vairon. Première fois que l'on trouve un aussi petit poisson dans un estomac !

 

 

Malheureusement, on se doutait bien que la raréfaction très rapide des ombres communs était liée à la prédation du cormoran.

On en a la triste confirmation avec ce cormoran éclectique : un chevesne, un ombre et une truite !

 

Nouvelle confirmation de la grande prédation du cormoran sur l'ombre commun avec ce magnifique reproducteur de 42cm !

Reproducteur qui ne sera pas présent pour la fraie des ombres 2019. Fraie des ombres qui se déroule au début d'avril avec des cormorans toujours présents dans le secteur et une régulation terminée depuis le 9 février.

C'est à dire que les ombres se retrouvent vulnérables et sans défense au moment de la reproduction !

 

 

On a bien essayé ça, c'est à dire des bandelettes  multicolores que le vent fait bouger mais c'est d'une efficacité relative car les oiseaux s'y habituent rapidement !

La régulation est terminée depuis le 9 février mais les cormorans sont toujours là !

 

 

 

 

 

 

 

4/3/2019

 

 

 

 

 

 

 

24/3/2019

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

24/3/2019

 

 

 

 

28/03/2019

 

 

Allier à Pranlac le 12 avril, 7h du matin.   Les cormorans tournent car il est difficile de se poser dans la rivière recouverte par des arbres serrés et leurs nombreuses branches...

 

 

Allier à Pranlac 14/04/2019 !

 

 

Goélands et cormorans, Borne le 17 mai 2019 !

 

Les goélands très opportunistes suivent les cormorans et espèrent récupérer un peu de leur pêche...

 

 

 

Maintenant que la pêche humaine est ouverte, on attrape aussi quelques "rescapées" bien marquées par les becs mais au moins elles ont eu la chance de réchapper à l'attaque !

Le paradoxe de la régulation, c'est que du fait qu'il y a eu une régulation,  il reste encore un certain stock de poissons protégés par cette même régulation.

Ces poissons attirent les cormorans et vont même jusqu'à les faire rester plus longtemps sur le secteur et donc impacter encore plus la fraie des ombres.

 

 

 

 

 

 

Aujourd'hui, tout le monde est bien au courant du problème posé par le cormoran sur le Haut Allier. Aux décideurs, DDT, fédérations de pêche, AFB... de trouver des solutions pour éviter le disparition des ombres communs !

Télécharger
Vous pouvez télécharger une étude danoise sur la prédation des cormorans, étude qui corrobore d'une manière scientifique, nos observations de terrain... Merci à Louis S pour la traduction !
2018 Cormorants Bruxelles 2018 NJ b.pdf
Document Adobe Acrobat 3.9 MB

(copie du courrier envoyé aux "décideurs ardéchois" )

 

 

L'Allier, l'ombre commun et le cormoran.

 

 

 

Ce pourrait être le titre d'une fable de La Fontaine mais ce texte est juste une sonnette d'alarme que je tire auprès des organismes décideurs. Il s'agit d'observations de terrain et de résumés de diverses discussions et actions déjà entreprises.

 

 

 

Depuis les années 2 000, sur l'Allier et ses affluents, les pêcheurs se sont aperçus d'une grande diminution de la population d'ombres communs. Sous l’impulsion de quelques pêcheurs d'ombres passionnés, les 3 fédérations de pêche 07, 43 et 48 ont entrepris une étude triennale sur l'ombre commun de l'Allier. Cette étude a permis de mieux connaître ce poisson mais n'a rien démontré sur le pourquoi de sa disparition. On a seulement observé que la population diminuait et même disparaissait complètement sur le site d'étude de Pranlac. Les poissons étaient en bonne santé mais ils disparaissaient. Dans le même temps la population de chevesnes régressait et les vandoises disparaissaient définitivement.

 

 

 

Les fédérations de pêche à l'initiative de leurs techniciens respectifs ont réagi. Passage de la maille de 30cm à 38cm pour favoriser la reproduction avec plus de géniteurs potentiels sur les frayères. Quota de 1 poisson par jour. Promesse d'un technicien d'une explosion de la population d'ombres par la suite. Il n'en a rien été malheureusement.

 

 

 

Un peu plus tard, instauration d'un no-kill total sur les ombres, ceci d'après le postulat que c'était le pêcheur humain qui était la cause de la disparition des ombres communs. Pour fréquenter les berges de l'Allier depuis plus de 30 ans, je peux assurer qu'il y a de moins en moins de pêcheurs sur les berges et que les véritables pêcheurs d'ombres appliquaient déjà le no-kill depuis le moment où ils avaient constaté la baisse phénoménale des populations d'ombres.

 

 

 

La régulation du cormoran est intervenue par la suite. Un des problèmes pour l'Allier, c'est que cette régulation ne suit pas les mêmes règles de chaque côté de la rivière, un manque évident de coordination. Cette mission de régulation ne repose que sur des bénévoles (chasseurs) qui, par principe, travaillent la semaine et vont à la chasse le week-end.

 

 

 

La disparition des vandoises aurait dû inquiéter les fédérations de pêche. Les seules réponses que j'ai eues : il n'y a jamais eu de vandoises sur l'Allier; cette disparition est inexplicable; la disparition de la vandoise pourrait (conditionnel) venir de la meilleure qualité de l'eau avec de meilleures stations d'épuration et donc moins d'algues dans la rivière ; les crues ; la sécheresse...

 

J'ai plutôt l'impression que les vandoises ont disparu car elles ne dépassaient guère la taille de 30cm. Les chevesnes et les ombres dépassant parfois les 50cm, les truites se cachant sous les obstacles : roches, branches, ce qui rend leur capture plus difficile mais pas impossible...

 

 

 

Les bénévoles sont bien incapables d'assurer la protection des ombres de l'Allier durant la période de présence des cormorans en gros du 15 septembre au 15 mai surtout que les dates de régulation sont loin de couvrir ce laps de temps (cette année du 24 oct 2018 au 9 févr 2019 en Ardèche). Lors de la période de reproduction, en avril, les ombres sont particulièrement vulnérables et n'ont aucune protection. Nos actions de régulation et de prévention ( caches à poissons- bandelettes multicolores) peuvent tout juste retarder l'échéance.

 

 

 

Donc, devant ce constat d'impuissance, je tire une nouvelle fois la sonnette d'alarme pour que les décideurs DDT, AFB, Fédérations de pêche, ONCFS cherchent et trouvent des solutions pour que l'ombre commun de l'Allier, poisson patrimonial, ne subisse pas le même sort que la vandoise.

 

 

 

James Bouvier président de l'AAPPMA de St Etienne de Lugdarès